
Date de sortie anglaise : 2 octobre 2012
Auteur : Adrienne Stoltz & Ron Bass
Nombre de pages : 343
Éditeur : Razorbill
Note : 4,5/5
Lu en anglais.
Sloane et Maggie ne se sont jamais rencontrées. Sloane est une excellente élève qui possède une grande et aimante famille. Maggie connait une existence pleine de glamour et totalement indépendante en tant qu'actrice montante à New-York. Sloane et Maggie ne pourraient pas être plus différentes. Sauf pour une chose.
Elles partagent un secret qu'elles ne peuvent révéler à personne : la nuit, Sloane rêve qu'elle est Maggie, et inversement.
Plus elles s'ancrent dans la promesse de leurs vies, plus leurs mondes commencent à s'entremêler. Bientôt, Sloane et Maggie ne peuvent plus déterminer quelle vie est réelle et quelle vie est juste un rêve. Elles réalisent qu'au final, elles vont devoir choisir une existence dans laquelle se réveiller définitivement, ou risquer de sombrer dans la folie. Mais cela signifie abandonner un monde, un amour, et soi-même, à jamais.
LUCID est un roman éblouissant qui volera le c½ur de ses lecteurs.
Trad. perso. On copie, on crédite.
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❧ MON AVIS :
_____Mon gros problème, au départ, c'est que je ne me suis pas du tout attaché aux héroïnes. Qu'il s'agisse de Sloane ou de Maggie, je n'arrivais pas à créer un lien avec elles. Surtout qu'au début, les auteurs ne s'embêtent pas trop à nous les présenter. Ni elles, ni les nombreux personnages qu'elles côtoient. Donc en plus de devoir s'adapter à ces deux jeunes femmes, il faut aussi tenter de comprendre les personnes qui les entourent. Ça a été difficile. Vraiment. A de très nombreuses, j'ai dû retourner au début de tel ou tel chapitre pour être sûr que je suivais Sloane ou Maggie. L'alternance de point de vue est vraiment justifiée et hyper intrigante, mais elle nous perd plus qu'autre chose durant les premières pages. Je vous assure que j'ai eu beaucoup de mal à m'identifier à leurs réactions et à leurs pensées. Le truc, c'est qu'elles ne possèdent aucune profondeur. J'avais juste l'impression de lire, et non pas de ressentir. Sauf qu'une lecture qui ne me fait pas éprouver mentalement ou physiquement quelque chose, ce n'est pas vraiment pour moi.
_____Cette sensation de distance et d'incompréhension face aux héroïnes m'a accompagné pendant une grosse partie du roman. Il ne se passe absolument rien pour nous faciliter la tâche. En effet, les rebondissements ne se bousculent pas. On ne fait que suivre Sloane et Maggie. Leurs vies ne sont pas spécialement mouvementées, il n'y a pas de grands retournements de situation. Je vous assure qu'au bout de 200 pages, j'avais quelques doutes quant au potentiel de l'histoire. Mais j'ai continué, et il y a un premier élément qui a commencé à tout changer.
_____Les romances. Les deux histoires d'amour que nous découvrons dans ce récit m'ont énormément plu. Elles sont hyper naturelles et hyper touchantes. Je sais que ce n'est pas vraiment un des points-clés de l'intrigue, mais les idylles parallèles que nous suivons sont vraiment beaux. Sloane et James m'ont ému, Maggie et Andrew m'ont ému. Une fois que j'ai réussi à trouver un élément plaisant à l'intrigue, j'ai pu avancer plus facilement dans le roman. Et je suis tellement, tellement, tellement heureux de l'avoir fait. Parce qu'à partir de la page 250, tout, absolument TOUT, devient parfait.
_____Comme vous le savez, l'histoire traite de deux héroïnes qui rêvent qu'elles échangent leurs vies durant leur sommeil. Rien que l'idée est géniale, n'est-ce pas ? De plus, comme je l'ai dit un peu plus haut, on sent bien qu'elle reste très présente dans la première partie du récit. Du coup, une part de nous ne peut pas s'empêcher de se demander "est-ce un songe ? Est-ce vrai ? Quel monde est réel et quel monde ne l'est pas ? Y a-t-il un monde réel ?". Surtout que, petit à petit, Sloane et Maggie introduisent des doutes et des phrases coup de point qui viennent renverser nos convictions. C'est d'ailleurs à partir de là que j'ai commencé à m'attacher à elles : quand on se rend-compte qu'elles sont aussi paumées et décontenancées que nous.
_____Voilà pourquoi j'ai adoré LUCID, en dépit de ses défauts dans les 200 premières pages : parce que j'ai perdu absolument TOUS mes repères. Mais, genre, vraiment. J'ai été obligé de lire jusqu'à deux heures du matin pour connaître le fin mot de l'intrigue tant tout devenait obsédant et dérangeant. J'ai été obligé d'aller parler à mon demi frère à deux heures et demi pour partager mes sensations, toutes plus entremêlées et dévastées les unes que les autres. En lisant les 100 dernières pages, je hurlais à chaque ligne que je lisais. Je hurlais et je jetais mon livre à l'autre bout de mon lit. C'était plus fort que moi. QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE LIVRE ? En plus d'être complètement désorienté, j'étais à la fois terrifié et HYPER excité. Parce qu'on ne comprend vraiment plus rien. Les derniers chapitres, et rien que d'en reparler j'ai l'estomac qui se sert, sont juste ultra forts et ultra perturbants. J'ai été ébloui devant autant de génie et de perfection. En découvrant la conclusion de LUCID, j'ai trouvé l'idée des auteurs brillante. Brillante et extraordinaire. Car, putain, que LUCID est magnifique. Je pourrai vous le répéter pendant des heures : l'ultime centaine de pages m'a dévasté. J'avais envie de pleurer parce que la folie guettait Sloane et Maggie, de crier parce que j'étais perdu, de taper contre les murs parce que je devenais dingue. LUCID m'a rendu dingue.
_____Il faut que vous compreniez un truc : les dernières pages de LUCID, et là je parle de 3 dernières pages, sont tellement intenses et troublantes que j'ai dû les relire quatre ou cinq fois avant de les saisir entièrement. J'ai eu le souffle coupé, les larmes aux yeux, les mains tremblantes et l'esprit complètement fragmenté. C'était juste... Spectaculaire. Le final de LUCID est spectaculaire, de toute manière. Ce roman ressemble un peu à un feu d'artifice : ça commence lentement, ça ne provoque rien, puis tout explose, et on a le corps qui vibre et le c½ur qui implose. Je n'avais pas été autant dévasté par un livre depuis UNDONE de Cat Clarke. Alors, non, LUCID ne dépasse pas UNDONE, mais il n'est pas très loin d'autant me marquer dans la durée. Je me suis déjà endormi et réveillé en pensant à la conclusion époustouflante de LUCID, et je crois que l'état de choc dans lequel je suis plongé ne va pas me quitter de sitôt.
_____Ma chronique n'est vraiment pas top, et pourtant j'ai mis trois fois de plus de temps à l'écrire qu'habituellement. Je ne parviens pas à retranscrire tout ce que j'ai ressenti. La conclusion de LUCID reste pas mal ouverte et nous laisse quelques questions sans réponse, et, pourtant, je n'en ai strictement rien à faire. Pour qu'une fin ouverte de me gêne pas (et me plaise, même !), c'est vraiment qu'il y a quelque chose de formidable et d'indescriptible au c½ur de cette intrigue. En terminant LUCID, je n'en pouvais plus. J'étais vidé. Je voulais gémir. Je voulais parler avec quelqu'un. Parce que, vraiment, ce roman nous soustrait tous nos points de repère. Toutes nos convictions. On est paumés. On est pulvérisés. On est détruits. On est choqués. Merde, quelle fin !!! Il y a même un paragraphe que j'ai trouvé tellement poétique et tellement troublant et tellement enivrant et tellement ravageur et tellement brûlant et tellement parfait que je l'ai relu une bonne dizaine de fois ♥
_____En résumé, LUCID est un véritable coup de c½ur, sans vraiment en être un. Dans le fond, je crois que je ne m'autorise pas à le classer comme tel à cause des 200 premières pages qui sont un peu molles et pas vraiment saisissantes. Sloane et Maggie ne sont pas attachantes, et leurs vies ne sont pas plaisantes à suivre. Puis, comme je vous l'ai déjà bien expliqué je pense, tout explose et tout nous coupe le souffle. Une fois les 200 pages passées, on fond, on hurle, on pleure, et on est dévastés. LUCID est un récit qui a volé mon c½ur et mon esprit. Mes convictions et mes émotions. Il y a un moment dans l'histoire où ne sait plus qui est fou, qu'est-ce qui est réel, ou encore qu'est-ce qui est imaginaire. Même moi j'ai eu l'impression de caresser la folie du doigt. LUCID confirme bien ma tendance à adorer les personnages complètement malades : comme pour Jem avec UNDONE, Sloane et Maggie vont devenir des êtres faits de pure folie, et j'ai complètement craqué. Je crois que je vais devoir prendre rendez-vous chez un psychologue, non ? C'est malsain. LUCID est malsain. Malsain, imparfait durant 200 pages, mais tellement parfait dans la suite. Je n'ai pas envie de terminer cette chronique. Parce que j'ai envie de vous donner envie de lire LUCID. D'en parler, encore et encore, parce que ce roman ne va pas me quitter avant un long, long moment. LUCID est une chanson dont les ultimes notes sont envoûtantes et hypnotiques, exaltantes et mystérieuses, déchirantes et irrésistibles. C'est un feu d'artifice duquel on ne peut pas détourner les yeux. LUCID est comme la gravité, on ne peut pas y résister. Cette fin quoi. Cette fin ♥
« Of course I've done enough research into my, let's call it my condition, to know that lucid dreaming is when you are aware you are dreaming. Tibetan yogis are really good at it. It's not really a quick answer for our particular situation because I know I'm dreaming when Sloane is awake, just as she knows she's dreaming right now. »
« "Dont do that. You can't see how everyone sees you. You are beautiful, Sloane. But I'm not even talking about that. I mean attraction, like gravity. The connection I feel to you is overpowering. I don't think I could resist it if I tried. »
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❧ A SAVOIR :
◦ Ce roman ne possède aucune suite.
◦ Sortie française : le 24 avril 2014 dans la Collection R.
En-Souvenir-Des-Mots, Posté le samedi 14 septembre 2013 10:50
Hâte de le lire:)