
Titre français : Des Bleus Au C½ur
Date de sortie française : 10 mai 2012
Auteur : Louisa Reid
Nombre de pages : 315
Éditeur : Plon
Note : -/5
Lu en français.
Elles viennent d'entrer au lycée, c'est la première fois qu'elles ont le droit de sortir.
Ce qu'elles partagent : un secret terrible, des parents violents et l'envie de s'enfuir.
Une seule d'elles réussira, mais jusqu'au bout elles resteront unies : le reflet l'une de l'autre dans le miroir, l'une dans la lumière, l'autre dans l'ombre.
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❧ Mon avis :
_____DES BLEUS AU C¼UR, c'est surtout l'histoire de Rebecca et de sa s½ur jumelle, Hephzibah. Les deux adolescentes évoluent depuis toujours dans un univers fait de prières, de pensées imposées, de hurlements que leur père leur inflige et des coups qu'il leur assène. J'ai trouvé ça tellement perturbant et tellement atroce. C'était si horrible que je me suis arrêté de respirer sans m'en rendre-compte à de très nombreuses reprises, reprenant mon souffle une fois que la terreur et l'angoisse s'étaient dissipées. Bizarrement, je n'ai pas pleuré, alors que les occasions pour le faire se multiplient pourtant sans cesse. Ce livre n'est pas là pour nous tirer des larmes, mais plutôt pour nous faire mal. Psychologiquement, c'est éprouvant. Surtout que les héroïnes sont ultra spéciales. Je m'attendais à découvrir deux s½urs très proches l'une de l'autre avant la mort d'Hephzibah, puis le combat de Rebecca suite à cette catastrophe. Je m'attendais à de l'espoir, à de la vie, à de la lumière. Mais non. Ce n'est absolument pas le cas. Rebecca et Hephzi s'aiment autant qu'elle se détestent, se crient dessus, se reposent l'une sur l'autre, s'oublient, se retrouvent... C'était tellement étrange. J'ai vraiment été déboussolé. Toutes les choses auxquelles je m'étais préparé n'ont pas eu lieu. Nous suivons en fait deux adolescentes complètement perdues, déchirées et exténuées, qui sont à deux doigts de sombrer dans la folie. Certaines des pensées de Rebecca m'ont complètement dévasté et pris de court de part leur étrangeté, alors que certaines des décisions d'Hephzibah m'ont décontenancé et agacé. Je ne sais même pas si j'ai adoré ou haï ça. Car même si l'auteure nous renverse - et je ne sais pas dans quel sens, le bon ou le mauvais - tout ces éléments ne font qu'ajouter de la réalité au récit. Tout ce qui nous est narré existe. Je crois que c'est ça qui m'a encore plus rendu malade. Reb et Hephzi mènent une existence cauchemardesque, et pourtant elles trouvent ça normal. C'est un décalage que je comprends, mais il m'a vraiment troublé. C'est tout simplement impossible de rester de marbre devant l'histoire de ces deux s½urs qui, même si elles cherchent à se défaire de cette vie misérable, ont perdu tout espoir. Je me suis senti vide à plusieurs moments en avançant dans l'intrigue. Vide parce qu'il y a quelque chose de traumatisant dans ce livre. Quelque chose qui nous laisse en état de choc.
_____Toute l'ambiance du récit est basé sur ce sentiment. C'est comme si on aspirait tout l'air autour de nous. Le Père est un personnage qui j'ai détesté au plus haut point, tout comme la Mère qui ne m'a inspiré que du dégoût et de la pitié. Reb et Hephzi possèdent des parents horribles et malsains, de vrais psychopathes rendus complètement dingues à cause de leurs idées religieuses. Je ne suis absolument pas anti-croyances, mais Louisa Reid pousse le vice tellement loin que cela a contribué à appuyer mon état de choc. Je suis resté bouche bée devant la psychose des parents des jumelles. C'est tellement malsain, tellement pervers, tellement atroce... Surtout que le Père m'a vraiment dégoûté. Certaines scènes m'ont levé le c½ur et m'ont retourné l'estomac. Entre les coups dont sont rouées les filles, les choses qu'elles ignorent et qui vont les faire souffrir, les secrets inavouables et destructeurs qu'elles gardent et les larmes qu'elles refoulent pour ne pas craquer, je peux vous jurer que ce roman va vous dévaster.
_____Il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter, si ce n'est que la conclusion du livre m'a quand même apaisé, même si elle déborde d'interrogations et de chagrin. La lumière est là, mais elle reste tout de même très opacifiée par toutes les horreurs et la noirceur à laquelle nous avons été confrontés. Je me suis senti vidé et confus une fois de plus. Le chemin qu'a pris Rebecca m'a semblé un peu tiré par les cheveux mais m'a convaincu vu toutes les choses qu'elle a traversé.
_____Étrangement, je ne saurais pas vous dire si je me suis attaché à elle ou non, une fois le livre refermé. Même chose pour Hephzibah, en fait. Leur histoire est vraiment étouffante et éprouvante, mais les personnages en eux-mêmes sont tellement enchaînés dans la torpeur, l'abandon, le désarroi et la douleur qu'ils nous apparaissent sous un angle impossible à comprendre. On ne pourra jamais vraiment s'identifier à elles ou se lier à leur tristesse. Je sais que ma chronique est un peu courte et peut-être aussi un peu étrange, mais je ne parviens vraiment pas à me faire un avis sur ce récit. Je crois qu'il va me coller à la peau encore quelques jours, tant l'histoire est marquante, tel un bleu qui va prendre son temps avant de s'estomper. DES BLEUS AU C¼UR est une lecture exténuante et bouleversante, pleine d'horreurs et de cauchemars qui nous troublent et nous éc½urent, que je conseillerai à un public averti. Ne lisez pas ce roman en période de coup de mou, elle vous mettrait le moral à zéro. Je pense qu'il faut être préparés psychologiquement avant de lire un roman comme celui-là, tant notre lecture est éprouvante. « Éprouvant », le mot parfait pour ce livre, vraiment.
« - Où étais-tu ? a-t-Il répété. Je veux la vérité.
- Chez une amie.
- Menteuse ! Il a hurlé et je me suis préparée à recevoir des coups.
Je n'aurais pas dû me donner la peine d'inventer quelque chose. Il savait que je n'avais pas d'amis et Il savait tout de mon petit boulot, l'une des commères locales m'avait vue et avait vendu la mèche. Cette misérable tentative de me soustraire à Sa colère n'a fait que m'y précipiter plus violemment encore ; j'ai coulé, roulé, prise dans une tornade de violence brute. Il ne me restait pas d'autre choix que d'attendre que la marée redescende en m'accrochant à l'idée que, bientôt, je pourrais remonter à la surface et happer une bouffée d'air. Une fois qu'Il a eu fini, j'ai rampé jusqu'à l'étage. Il m'avait frappée à tous les endroits où on peut facilement cacher des bleus ; mon buste, ma poitrine, le haut de mes bras, mes fesses, mes cuisses. Il savait que je ne crierais pas. »
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❧ A savoir :
◦ Ce roman ne possède aucune suite.
x-Lalou-x, Posté le mercredi 18 septembre 2013 07:46
C'est quoi ce livre ? Oo J'ai peur de le lire *O*