
Titre français : Le Prince d'Été
Date de sortie française : 28 Mars 2013
Auteur : Alaya Dawn Johnson
Nombre de pages : 448
Éditeur : Collection R
Note : 4,5/5
Lu en français.
Pour June Costa, la vie n'est qu'art. Ses ½uvres géniales – des peintures murales aux hologrammes, en passant par des tatouages lumineux – impressionnent, voire irritent ses professeurs tout autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine pour jouir d'une célébrité instantanée et de tous les privilèges qui vont avec. Un rêve qu'elle n'avait jamais remis en question... jusqu'à ce qu'elle rencontre Enki.
Fraîchement élu Prince d'été, Enki est le garçon dont tout le monde parle à Palmares Três. Mais lorsque June le regarde, elle voit plus loin que ses fascinants yeux d'ambre et sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total, comme elle. Ensemble, June et Enki décident alors de créer un chef-d'½uvre qui restera gravé à jamais dans les annales de Palmares Três, attisant la flamme rebelle qui se lève contre les restrictions anti-technologie qu'impose le gouvernement matriarcal. Mais June va bientôt tomber profondément et tragiquement amoureuse d'Enki...
Or, à l'instar de tous les Princes d'été qui l'ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.
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❧ Mon Avis :
_____Rien qu'en quelques pages, l'auteure nous permet d'immerger complètement dans son récit. Nous suivons June, une jeune femme vivant à Palmares Três, une ville futuriste gouvernée exclusivement par des femmes. Le tout se déroule dans un univers très poussé technologiquement parlant, avec lequel il est assez compliqué de se familiariser au premier abord. Je dois bien reconnaître qu'il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour me faire à toute la culture dont nous fait part l'auteure dans la première partie de l'histoire. C'est réellement un monde tout entier auquel nous sommes confrontés, et pas seulement au quotidien de quelques personnages. Nous avons le droit à énormément de mouvements, de descriptions de lieux et d'instants mêlant cérémonies sacrées et retrouvailles passionnées. Le truc, c'est qu'on a tellement l'impression d'être plongés corps et âme dans le récit qu'il devient quasiment impossible d'en ressortir. Une fois pris au piège, difficile de ne pas se laisser aller. Palmares Três est une ville qui m'a ensorcelé et qui m'a pris aux tripes, et dont la société à la fois énigmatique et si moderne m'a complètement subjugué. J'ai adoré voyagé avec June, Enki et Gil dans cet univers imaginé à la perfection.
_____En parlant de ce trio, d'ailleurs, j'aimerais vous parler de leurs personnalités. Seigneur, qu'ils m'ont touché !!! June est une adolescente rebelle et déterminée, à la fois passionnée d'art et une jeune femme bien décidée à renverser l'ordre établi. Suivre l'intrigue à ses côtés à été un véritable plaisir. Elle est complètement différente de toutes les héroïnes YA que j'ai pu découvrir jusqu'ici. Ses réflexions, ses sentiments et ses moindres faits et gestes m'ont pris de court. Je ne m'attendais pas à rencontrer une héroïne aussi décalée et forte. Son meilleur ami, Gil, est le protagoniste qui m'a le plus ému dans cette histoire. C'est une jeune homme très séduisant qui possède de nombreuses failles dont il ne se cache pas. J'ai beaucoup aimé les moments où il livrait ses émotions à June. Leur amitié est pure et sincère, et nous paraît irrémédiablement vraie et humaine. Leur duo est poignant et adorable, et je réalise qu'il me manque déjà. Enki, quant à lui, est un personnage complètement... Je ne sais... Je n'ai pas vraiment de mots pour le décrire. Un mélange d'étrangeté, de magnificence, d'humanité brute, d'extravagance et de singularité. Je ne parviens vraiment pas à mettre des mots sur les sensations qu'il m'a fait ressentir. C'est un des protagonistes les plus uniques et les plus renversants que j'ai jamais connu. Le triangle qu'ils forment avec Gil et June m'a totalement déstabilisé. Il y a tellement de mots muets et d'instants gorgés d'intensité et de destruction entre eux qu'il est impossible de rester de marbre en les lisant. Ouaw ♥
_____Je pense que, dans le fond, ce qui rend ces personnages aussi spéciaux - et surtout concernant June et Enki - ce sont les aventures qu'ils vont connaître ensemble. Alaya Dawn Johnson nous livre ici deux héros passionnés d'art. Une passion qui va les mener dans leurs derniers retranchements. C'est juste un truc de dingue. J'en ai pris plein la tête en voyant à quel point leur passion tournait à l'obsession, puis à la dévastation. C'est juste... ouaw quoi. June et Enki sont deux protagonistes ULTRA complexes et ambigus, qui m'ont vraiment ( mais vraiment ) perturbés. Les expériences qu'ils vont vivre ensemble m'ont coupé le souffle. Il y a un truc chez eux qui frôle la folie. Qui frôle l'autodestruction. Qui frôle le malsain. Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher d'en redemander. C'est monstrueux. C'est exaltant. C'est enivrant. C'est dévastateur. Toutes les émotions qu'ils ressentent l'un pour l'autre sont brutes et pures. Je n'arrive, une fois de plus, pas à trouver mes mots, et j'en suis le premier dérangé, vu que je n'ai absolument pas l'habitude d'éprouver cela en écrivant une chronique. Je crois que ces deux personnages m'ont profondément marqué, tout simplement. Ils ont laissé une trace indélébile quelque part en moi, de part leur force, leur passion, leur amour et leur détermination.
_____Niveau rebondissements, on ne s'arrête jamais. L'auteure sait exactement où elle veut nous emmener. Elle a bâti un univers entier et parfait, par lequel plus d'une personne sera surprise. La sexualité est un thème omniprésent, auquel je ne m'attendais pas à être confronté au départ. Certains seront mécontents, d'autres diront que c'est n'importe quoi, mais, personnellement, j'ai beaucoup aimé ce côté de l'intrigue. Non pas parce que l'érotisme me plaît, mais parce qu'il ne fait qu'ajouter de la profondeur et de la vraisemblance à ce récit déjà bourré de magnificence. Les surprises s'accumulent sans cesse et, bien que nous connaissons dès le départ la fin de l'intrigue, on espère sans arrêt que les choses changent. June, Enki et Gil nous font vivre un périple marquant et exceptionnel, dans lequel les coups de théâtre s'entrechoquent encore et encore. Les dernières pages débordent d'émotions et de révélations que je n'avais pas vu venir. Il faut s'accrocher émotionnellement parlant, puisque l'auteure passe sous silence certains évènements, ce qui ne fait qu'empirer la tension déjà bien présente. Le truc, c'est que beaucoup de personnes risquent d'être insatisfaites par tous ces instants assez flous et pas assez approfondis. Mais regardez-moi ! Moi qui adore tout savoir, je dois bien avouer que l'auteure maîtrise assez bien son histoire pour ne pas me frustrer, alors qu'un paquet d'explications manque. Mais tout est tellement prenant et tellement déchirant que ces "silences" ne font qu'augmenter l'aspect dramatique de l'intrigue. Et j'ai adoré ça ♥
_____La plume de l'auteure est également extraordinaire. Tout au long de l'histoire, j'ai été subjugué par chaque mot. Ce monde qui s'offre à nous est tout simplement hors-du-commun. Il pullule de sons et d'odeurs, de sensations corporelles et de touchers brûlants. Nous découvrons ici un univers qui cache toujours des secrets, mais qui sait aussi se sublimer pour nous en mettre plein la vue. J'ai eu, à de très nombreuses reprises, des milliards d'étoiles dans les yeux. Tout est tellement vibrant, tellement attirant, tellement retentissant et tellement incandescent... C'est fou ♥ Merci Alaya Dawn Johnson pour vos mots forts et puissants, plein d'émotions et de découvertes.
_____Concernant la conclusion du roman, je pense que c'est le seul point qui m'a obligé à ne pas attribuer la note de 5/5. Bien qu'elle m'ait énormément plu, je ne suis pas certain de l'avoir entièrement comprise. Il y a beaucoup d'actes précipités et de moments confus. Tout est flou, en fait. Il me manque quelques explications. Ce n'est pas frustrant ni agaçant, c'est juste... Je ne sais pas, bizarre. La dernière page m'a vraiment bouleversé, et j'ai dû la relire plusieurs fois avant d'avoir une embauche d'idée sur sa signification. Il y a trop de possibilités pour que j'en ressorte entièrement convaincu, en fait. Mais, paradoxalement, cette fin apporte encore un plus à l'histoire. Elle nous permet d'en être habité un peu plus longtemps. C'est obsédant. C'est hantant. C'est étrange. Je ne sais pas vraiment quoi penser de cette conclusion, et, à cause de ça, on passe à côté de la perfection absolue.
_____En résumé, LE PRINCE D'ÉTÉ est une lecture inoubliable et enflammée, qui marquera certainement beaucoup de monde. June, Enki et Gil nous livrent une intrigue des plus prenantes et des plus bouleversantes. June et Enki m'ont vraiment déchiré, et je ne trouve toujours pas les mots pour pouvoir exprimer mon ressenti sur eux. Ils ont ambigus et complexes, exactement comme tout le récit en général. LE PRINCE D'ÉTÉ est mené d'une main de maître, et nous offre un univers aussi magnifique que mystérieux, mais qui nous attire irrésistiblement dans les deux cas. Si la conclusion n'est pas parfaite, elle possède au moins le mérite d'être assez obscure pour nous faire réfléchir, chose que j'apprécie beaucoup. LE PRINCE D'ÉTÉ est véritablement un roman pas comme les autres, qui nous habite et nous touche profondément. Une lecture insolite et prodigieuse, à découvrir sans plus attendre.
Ce que je veux te faire toucher du doigt, c'est que l'ont éteint parfois la lumière rien que pour le plaisir de la rallumer. »
« C'est un combat, mais c'est aussi un spectacle acrobatique. Une violence qui prend son temps au rythme des tambours qui ne faiblissent pas. J'adopte le tempo avec Enki, et je laisse l'adrénaline entraîner mes pieds plus vite que jamais jusqu'ici. Enki et moi dansons avec la mort. »
❧ A savoir :
◦ Ce roman ne possède aucune suite.
◦ Un extrait du livre est disponible ici.

Visiteur, Posté le jeudi 27 juin 2013 12:57
Quelle merveille ce livre... ♥ Par contre je tiens à préciser qu'après avoir lu la dernière page du récit il faut absolument relire la première page noire, où il y a les trois couplets : ils prennent à ce moment la tout leur sens !