
Titre Français : La Trace
Date De Sortie Française : 6 Juin 2012
Auteur : Christine Féret-Fleury
Nombre De Pages : 252
Note : 2,5/5
Lu en français.
Sept pas lents et gracieux, les yeux baissés, comme captive du rayon de lumière qui la nimbait d'or pâle.
Au huitième pas, elle a dégagé son bras de celui de son père. Au neuvième pas, elle a lâché son bouquet. Elle fixait l'autel, les yeux agrandis, comme si le cube de marbre blanc venait de basculer pour dévoiler l'entrée des Enfers.
Puis elle a fait demi-tour."
Elles sont trois dans cette voiture qui fonce d'un océan à l'autre, vers la côte Ouest des États-Unis.
Au volant, Sarah, Sarah qui avait tout pour être heureuse.
La beauté. Le talent. Un fiancé de rêve.
Sarah qui a pris la fuite, le matin de son mariage.
Pourquoi ? Qu'est-ce qui terrorise à ce point Sarah ?
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❧ Mon Avis :
_____La Trace est un roman qui me semblait prometteur. Court, possédant, a priori, une intrigue bien ficelée et prenante, tout avait l'air d'être parfait. Hé bien, malheureusement, de mon côté, l'émotion n'a pas été au rendez-vous. Cet ouvrage s'avère être très moyen. Quelques lenteurs, une action sans assez de surprises, et des retournements de situation qu'on flaire à mille kilomètres. Heureusement que les personnages, eux, sont là pour redresser le niveau ! L'auteure a su leur transmettre une vraie profondeur, chose qui m'a beaucoup plu. D'ailleurs, je crois que c'est un des seuls éléments qui ne m'a pas déçu. Explications.
_____Dès le départ, il y a quelque chose qui m'a gêné. C'était vraiment étrange de ressentir cela alors même que je n'avais pas terminé le premier chapitre. Et vous savez de quoi je veux parler ? Du style d'écriture de l'auteure. Habituellement, je m'habitue à toutes sortes de plumes mais, là, j'ai vraiment eu du mal. Il y a certains passages que j'ai été obligé de relire plusieurs fois. J'ai eu l'impression que Christine Féret-Fleury divaguait complètement à certains moments, comme si elle s'écartait totalement du chemin sur lequel elle nous a menés. J'ai bien compris qu'elle essayait de nous transmettre des messages, ou de nous permettre de souffler en écrivant des sortes de passages philosophiques, mais, vraiment, ça n'a pas fonctionné avec moi. Et si niveau écriture ça ne va pas, la suite risque également d'être compliquée à lire.
_____L'auteure a eu l'excellente idée d'alterner les points de vue. Nous vivons donc l'histoire derrière les yeux de Sarah, de Rébecca, sa cousine, ou bien de Lavinia, sa grand-mère. Je dois bien avouer que cet aspect de l'histoire m'a beaucoup plu. On peut ainsi ressentir beaucoup plus de sensations, et découvrir l'intrigue sous plusieurs aspects et ressentis. De plus, nous avons droit, en outre, à la focalisation du tueur de temps en temps. Malheureusement, si cette idée s'avère être, au départ, vraiment ingénieuse, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer les moments où nous étions dans la tête du meurtrier avec ceux contenus dans le roman The Body Finder. Et, tristement, la VF n'est pas arrivée à la cheville de la VO. En effet, ici, l'auteure nous offre un point de vue vraiment... Spécial. D'accord, le tueur est véritablement cinglé, mais quand même ! Les passages où nous sommes dans sa tête sont étranges, décousus, sans fil conducteur. Un peu de logique ne m'aurait pas fait de mal ( ou alors je ne suis pas du tout fait pour être psychopathe... ) !
_____Sarah, Rébecca et Lavinia sont trois protagonistes que j'ai beaucoup aimé découvrir. Elles possèdent toutes les propres histoires, leurs propres expériences et leurs propres habitudes. Les voir se dévoiler peu à peu est un jeu qui m'a énormément touché. On aperçoit sans cesse de nouvelles caractéristiques à chacune des héroïnes lors de chaque nouveau rebondissement. Je dois bien avouer que Lavinia est le personnage auquel je me suis le plus attaché. A la fois drôle et pleine d'humanité, elle a su rehausser le niveau du récit avec brio !
_____Évidemment, ces trois personnages vont se révéler à nous grâce à un élément central : le fait qu'ils doivent cohabiter dans une voiture suite au départ précipité de Sarah lors de son mariage. L'aspect road-trip était une chose sur laquelle toutes attentes étaient dirigées. J'adore voyager à travers de nombreux pays en voiture. Du coup, j'en attendais beaucoup de cette partie de l'intrigue. Malheureusement, l'auteure n'a pas su répondre à mes désirs. On traverse vaguement chaque pays, sans grandes descriptions ou sentiments nouveaux. D'accord, elles sont poursuivies par un fou furieux, mais j'aurai aimé avoir plus de précisions sur les contrées dans lesquelles elles roulaient. Bref, on reste dans le flou. C'est comme si Rébecca, Sarah et Lavinia n'avaient jamais réellement quitté leur ville. Chaque lieu pourrait être aussi vague que le précédent. Et ça, ça ne m'a pas plu du tout.
_____Côté rebondissement, là aussi, tout est moyen. Bien qu'au départ je n'avais aucune idée sur l'identité du serial killer qui en voulait à Sarah, j'ai très vite compris qui se cachait derrière cet homme. De plus, j'ai trouvé que Christine Ferét-Fleury usait trop de la simplicité : le tueur parvient à retrouver la trace de sa proie alors que le continent américain est énorme. Quelles sont les chances pour qu'il prenne la même route qu'elles ? Qu'ils aillent au même garage ? J'ai trouvé ça un peu gros, tout de même...
_____Le dénouement de l'intrigue m'a déçu lui aussi. En trois paragraphes, c'est réglé. J'aurais aimé avoir plus de détails et d'explications. Par exemple avec la légende des sorcières de Salem où, là, c'est le flou artistique. Le manque de descriptions est vraiment important dans ce roman. Tout est trop décousu. Comme s'il manquait des morceaux à l'intrigue. C'est atrocement frustrant !
_____En conclusion, La Trace est un roman moyen en tout. Les rebondissements n'en sont pas vraiment, l'intrigue est mal gérée et la facilité est souvent trop palpable et trop présente. Les héroïnes parviennent à faire remonter le niveau du roman grâce à leurs points de vue, mais nous, lecteurs assidus, n'arrivons pas à pénétrer pleinement dans l'histoire. Les quelques lenteurs que possède le roman insistent également sur cette impression. On reste en surface, et c'est regrettable. L'histoire est désordonnée, décousue et souvent trop simple. En résumé, La Trace ne m'a pas convaincu. Après, ceci n'est que mon ressenti personnel. En espérant que l'univers mystérieux que nous offre l'auteure vous captivera un peu plus que moi !
Toutes les trois, nous avions quitté l'abri, la maison - rompu les chaînes, survolé les barrières. Le loup était à nos trousses.
Il avait le visage de l'homme de mes rêves.
Et il cherchait Sarah. »
❧ A Savoir :
◦ Ce roman est un one-shot, il ne possède aucune suite.
◦ Un extrait de La Trace est disponible ici.

Laurine, Posté le vendredi 07 décembre 2012 15:14
Et bien, contre toute attente (oui, enfin, surtout parce que j'ai rencontré l'auteure la semaine dernière au salon du livre!), j'ai acheté ce roman! Je viens de finir la première partie, et je ne suis ni déçue, ni complètement sous le charme. En même temps, j'ai juste eu le temps de lire ces 75 pages dans le train, alors c'est dur de se plonger dedans... Mais c'est intéressant quand même. Cela dit, je rejoins ton point de vue à propos du serial killer: c'est un peu trop décousu. J'avoue avoir beaucoup de mal à le suivre... Je ne sais pas si tu connais les romans Le Cueilleur De Fraises, Le Peintre des Visages et Le Voleur d'Eclats, tous de Monika Feith, mais, dans ceux-là (que, au passage, j'ai beaucoup appréciés), le point de vue du tueur est tout de même un minimum logique. Même si, au départ, on ne comprend pas grand chose à ses divagations, cela ne dure pas, et on construit vraiment un véritable puzzle interne. On verra bien dans la suite du roman!
Si tu veux, je te donnerai mon avis :)